Après avoir donné la parole aux clients particuliers et professionnels, le CNB s’est attelé à dresser l’état des lieux des usages, nouveaux besoins et impacts sur les modalités d’exercice de la profession en interrogeant les avocats. Un éclairage inédit sur la manière dont la profession perçoit et s’empare de cette technologie.
Le triptyque est désormais complet. Il offre une vision d’ensemble qui met en perspective les attentes exprimées par les clients et les perceptions de la profession, permettant d’apprécier la place que l’IA occupe déjà dans le paysage juridique et les conditions dans lesquelles elle pourrait, demain, y prendre une part plus importante.
- Côté clients particuliers : une satisfaction quant aux réponses juridiques apportées par les outils d’IA, des attentes fortes en matière de transparence et de sécurité des données vis-à-vis de l’avocat, et l’émergence d’une génération de clients plus experts ;
- Côté clients professionnels : les opportunités en termes d’autonomie juridique, les attentes dans la relation avec leur avocat et en matière de protection des données, ainsi qu’un avocat perçu comme indispensable pour son expertise et son statut ;
- Côté avocats : un état des lieux du niveau d’intégration de l’IA — généraliste et spécialisée — dans la profession, des projections en termes de confiance, d’efficacité et de rentabilité, ainsi que les enjeux de transparence dans la relation client.
Ce troisième volet permet de situer la profession dans le paysage dressé par l’ensemble des enquêtes. Il met en évidence le niveau actuel d’intégration de l’IA générative — généraliste et spécialisée — au sein de l’activité des avocats, ainsi que la variété des usages et des degrés d’appropriation. Les résultats soulignent les conditions jugées nécessaires pour en tirer parti, qu’il s’agisse d’améliorer l’efficacité, de préserver la confiance ou de garantir le respect des règles déontologiques. Ils mettent également en lumière les perceptions relatives à la rentabilité et aux effets possibles sur l’activité des cabinets. Un point ressort avec constance : pour la quasi-unanimité des avocats interrogés, l’IA, même spécialisée, ne pourra pas remplacer l’avocat, dont l’expertise, le statut et la capacité d’accompagnement demeurent essentiels. Autant d’enseignements et de nuances à découvrir dans le rapport complet.
Cette mise en perspective ouvre sur un quatrième temps : une analyse prospective qui viendra mettre en résonance l’ensemble des enseignements tirés des trois enquêtes et tracer les pistes d’évolution concrètes pour la profession face aux mutations technologiques. Cette phase reposera sur un programme combinant recherche documentaire, entretiens d’experts et ateliers prospectifs, afin de croiser les regards et d’identifier des axes d’action et d’exploration pour la profession. Ce travail s’accompagne de la mise à disposition d’une grille d’auto-évaluation , annexée à un guide pratique sur l’usage de l’IA, conçue comme un outil opérationnel pour permettre à chaque cabinet d’identifier, dans un catalogue structuré, les fonctionnalités des IA spécialisées disponibles sur le marché et d’évaluer leur pertinence au regard de ses besoins.
Au-delà de l’observation, le CNB s’engage pour fournir aux avocats des repères clairs pour orienter leurs choix et anticiper l’impact de ces technologies sur leur pratique. L’objectif : doter la profession d’éléments tangibles pour construire, dès à présent, ses stratégies et ses compétences de demain.