12 décembre 2023

L'AG adopte des recommandations pour améliorer le bien-être dans la profession

Prospective et innovation

La Commission Prospective et Innovation a présenté, lors de la dernière assemblée générale du Conseil national des barreaux, un rapport et sa résolution portant sur le bien-être de la profession d’avocat.

Le bien-être des avocats est un sujet d’une importance croissante dans le monde professionnel d’aujourd’hui.

La profession d’avocat vit à l’instar du monde professionnel en général une mutation du rapport au travail. L’avocat quoiqu’exerçant une activité libérale, n’échappe pas à l’impact de nouvelles attentes voire exigences.

Dans cette perspective, la Commission s’est emparée de ces problématiques et après avoir analysé les risques a souhaité émettre des recommandations à plusieurs échelles, individuelle, locale et nationale pour enrayer cette perte d’attractivité et agir sur ces différents leviers en améliorant le bien-être dans la profession d’avocat.

L’ensemble de ces travaux ont fait l’objet d’un rapport présenté et adopté lors de l’assemblée générale des 7 et 8 décembre 2023.

Plus précisément, ce rapport examine, à l’échelle de la profession, les facteurs de risques qui influent sur le bien-être des avocats, recense les initiatives existantes pour permettre et veiller au bien-être, et propose des recommandations, de la plus simple à la plus innovante, visant à améliorer le bien-être et renforcer l’attractivité de la profession.

Ce rapport a pour objectif de commencer la réflexion sur ces problématiques et de susciter des travaux complémentaires à l’heure où cet environnement est promis à évoluer plus encore.

La profession ne peut faire l’économie d’une réflexion approfondie sur ce sujet du bien-être et la recherches de solutions adaptées, dès lors qu’elle réfléchit à son avenir.

Les constats et facteurs de risques :

Différents facteurs de risques impactent le bien-être, la qualité de vie professionnelle des avocats, tant au plan de l’avocat en tant que personne qu’au plan du cabinet, qu’il s’agisse d’une structure individuelle ou collective.

(Au plan de l’avocat)

  • Une charge de travail excessive génératrice de stresse
  • Une pression professionnelle
  • Une absence d’équilibre vie professionnelle – vie personnelle
  • Une responsabilité professionnelle croissante
  • Un isolement professionnel
  • Une insécurité financière
  • Une augmentation incessante du montant des charges professionnelles
  • Une faible protection sociale

(Au plan du cabinet)

  • Le management économique et financier
  • Le management des ressources humaines
  • Les idéaux et les désillusions
  • L’argent et la visibilité financière
  • La pérennité du cabinet
  • La perte de clientèle

Les recommandations :

Les constats effectués et les facteurs de risques identifiés, traiter le bien-être au niveau de la profession est un enjeu essentiel pour attirer de nouvelles générations mais également pour éviter les départs et anticiper les difficultés, professionnelles comme personnelles.

Dans une logique plus macro, il faut donc proposer des solutions déclinables soit par le CNB soit par les Ordres, quelle que soit leur importance, et visant à soutenir la santé mentale, émotionnelle et physique des avocats, leur équilibre travail – vie personnelles sont à promouvoir, de même que la création d’outils adaptés aux problématiques rencontrées par la profession.

Les recommandations proposées paraissent être de nature à favoriser l’amélioration de la qualité de vie et le bien-être des avocats.

(A l’échelle du cabinet)

  • Conditions de travail matérielles (équipement, technologie, locaux, accès, etc.) et immatérielles (charge mentale, ambiance, etc.)
  • Organisation du cabinet (analyse du besoin, feuilles de temps, esprit/culture de cabinet, pratiquer la médiation en interne, etc.)
  • Mobilité professionnelle (changement de cabinet, de lieu de vie, de forme d’exercice, de profession, développement d’une activité commerciale accessoire, etc.)
  • Technologie (logiciel de gestion, de facturation, de recouvrement, etc.)
  • Argent et client (fonds de roulement, emprunts bancaires, taux horaires, etc.)
  • Management (diversifier sa clientèle, veiller à la bonne tenue et à la mise à jour de la documentation contractuelle et sociétaire, déléguer les fonctions supports, administratives et financières, etc.)
  • Entreprise à mission
  • Détachement, flexibilité
  • Collaboration au dossier – ad hoc

(A l’échelle des Ordres)

  • Services de soutien
  • Sensibilisation et prévention
  • Sensibilisation au besoin de formation en proposant les formations du CNB (gestion du stress, gestion du temps, communication et empathie, etc.)
  • Politiques de soutien visant à soutenir l’équilibre travail – vie personnelle
  • Sensibilisation au bien-être
  • Accès à des ressources
  • Sensibilisation sur la question de la diversité et de l’inclusion
  • Promotion une culture de prévention
  • Création d’équipes de remplaçants, pour pallier les surcharges de travail exceptionnelles, les situations difficiles et faciliter les absences
  • Rendre plus actif l’honorariat

(A l’échelle du CNB)

  • Campagnes de communication
  • Création d’un partenariat avec un centre de santé de médecine préventive aux fins de mise en place d’un check-up physique annuel à tarif préférentiel laissé au libre arbitre des avocats
  • Création d’une plateforme spécifiquement conçue pour répondre aux besoins spécifiques de la profession
  • Changement de paradigme dans l’approche de la question du bien-être, en orientant vers le savoir-être : communication empathique, gestion des conflits, résilience émotionnelle, équilibre vie professionnelle – personnelle, adaptabilité, capacité à établir des relations positives, former à la relation avocat-magistrat, etc.
  • Création d’une « Task Force d’Avocats pour le bien-être », initiative innovante qui pourrait considérablement améliorer le bien-être des avocats
  • Création d’un espace de travail dédié aux avocats dans chaque juridiction équipée d’outils numériques, d’imprimantes, de distributeurs de denrées permettant ainsi à l’avocat de pouvoir travailler, imprimer un document ou se reposer.
  • Création d’une entité d’affacturage dédiée à la profession ou d’un service spécialisé dans le recouvrement de créances des honoraires d’avocats
  • Proposer des formations : formation continue, formation en gestion du stress, formation et aide en gestion du temps, formation sur la communication et l’empathie, etc.
  • Sensibiliser au bien-être
  • Promouvoir la diversité et l’inclusion
  • Promouvoir une culture de prévention
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